Le Colonel Edward Smith Hamilton est né le 20 mars 1917 à Dallas (Oregon), il était entré à la prestigieuse académie militaire américaine de West-Point en 1935, il en était sorti en juin 1939, avec le grade de sous-lieutenant.
Début 1944, il est transféré en Angleterre et nommé assistant du chef des opérations à l’Etat-major de la 90e Division d’Infanterie. Peu de temps aprés le débarquement de la 90e DI à Utah-Beach les 6 et 7 juin 1944, alors qu’il a le grade de commandant, il est promu sur le champ de bataille à la tête du premier bataillon du 357e Régiment d’Infanterie où il restera jusqu’à son dernier jour de combat. La liste des batailles et exploits de l’unité qu’il commande est longue sur la route qui le mène toujours plus à l’est, au fil des combats pour la libération de la France, cet été là.
Début septembre le retrouve avec ses hommes en Meurthe-et-Moselle. Briey libérée le 7 septembre, ils livrent une terrible bataille sur la colline de Saint-Pierremont, près d’Avril, qui leur d’avancer sur la Fensch. C’est deux jours plus tard, le 10 septembre 1944 que survient le drame qui mettra fin à la carrière militaire de Edward Smith Hamilton. Alors que le jeune lieutenant colonel de 27 ans monte à l’attaque de la côte des vignes qui domine Hayange, un éclat d’obus lui fracasse le crâne. L’éclat entré au sommet avant droit du front sera extrait de sa joue gauche et lui arrachera un oeil. Il est immédiatement évacué à Neuchef, ou il a établi son QG au café de la Rennaissance, et y reçoit les premiers soins avant d’être transporté à l’hôpital. Sa terrible blessure l’obligera à être réformé et à devoir quitter l’armée US.
PLAQUE APPOSEE SUR LE MUR DU CAFE DE LA RENAISSANCE A NEUFCHEF, POUR RAPPELER L’ENDROIT DE L’ANCIEN QG DU COLONEL HAMILTON.
Le valeureux soldat avait reçu la Distinguished Service Cross, la Silver Star, deux Etoiles de bronze et trois Purple Heart (pour ses trois blessures) et biensûr le Combat Infantry Badge que tout vrai soldat américain est fier de porter.
La municipalité de Hayange lui a rendu hommage en apposant une plaque rue De-Gaulle en souvenir des onze soldats américains tombés le 10 septembre 1944
Le Colonel Edward Smith Hamilton s’est éteint en 2006 chez lui à Annadale (USA) en Virginie, il avait 89 ans.
RETOUR DES CENDRES DU COLONEL EDWARD SMITH HAMILTON A HAYANGE, TEL QU’ IL L’ AVAIT SOUHAITER.
Voici le texte lu par l’un des fils du Colonel Hamilton, Barth Hamilton lors du retour des cendres de son père à Hayange le dimanche 6 juillet 2008 :
C’est il y a soixante quatre ans, que mon père Edward Smith Hamilton, est venu à Hayange pour la première fois. A cette époque, Ed était un jeune homme, (il avait alors moins que la moitié de mon âge), plein de fougue et d’énergie. Il est venu ici, alors au sommet de ses qualifications militaires, apprises et perfectionnées au sein de la meilleure académie militaire de son pays, celle de West Point dans l’état de New-York.
Il est venu ici avec ses idéaux et son sens du devoir, forgés pour son seul fils par un père vétéran de la Première Guerre Mondiale, la guerre qui n’avait pas finie toutes les guerres. Il est venu à Hayange au coeur de la bataille, à la pointe du combat que lui et ses frères d’armes menaient ensemble pour expluser les hordes germaniques vaincues hors de ce grand pays qu’est la France.
Les fils et les filles d’Edward Hamilton sont ici avec vous aujourd’hui, tous remplis d’une profonde reconnaissance pour l’honneur que vous avez accordé à notre père, en donnant son nom à cette place: PLACE DU COLONEL EDWARD HAMILTON, LIBERATEUR DE HAYANGE. Mon père aurait voulu que soit aussi reconnu et mis en exergue le courage qui eu à cette époque comme conséquence, le sacrifice suprême de plusieurs de ses frères d’armes : Albert Le Mmon, Vernie Liebel, Alphonse Ludwig, Donald Miller, Lawrence Peters, Richard Fern, Gabriel Poletta, Bernard White, William Minton, Rex Sprouse et Stanley Wozniczka. Ils étaient eux aussi des soldats citoyens faisant leur devoir, des patriotes de l’armée indomptable de la liberté. Et avec Edward Hamilton, ils ont écrit avec leur sueur et leur sang un des grands chapitres du livre de la liberté. Si seuls certains corps reposent au cimetière de Lorraine à St-Avold, toutes leurs âmes sont ici. Mon père était leur mentor, leur camarade et leur chef. Leurs vies se sont arrêtées ici, dans cette bataille en septembre 1944, mais leur et leurs vertus sont encore bien vivants.
Edward n’a jamais cessé de penser à eux pendant le reste de sa vie. Mon père leur a survécu pendant 62 ans. Il a mené une longue vie et avec ma mère, Grâce Hamilton qui nous a quitté en 2003, il a élevé sept enfants au sein d’une famille forte, active et diversifiée. Cinq d’entre eux sont venus aujourd’hui : Diana est ici avec Dan, son affectueux mari depuis plus de 40 ans, Richard est ici avec sa charmante épouse Nancy et leur génial fils Daniel prêt à intégrer l’université, Patricia est ici avec son mari Britt, l’artiste reconnu de la 90e Division d’Infanterie et historien militaire, Marie veille sur nous tous et moi Barth, je suis ici avec celle que j’aime, Karen. Tous, nous vous remercions du fond du coeur de l’amicale hospitalité que vous nous avez offerte.
Un sombre matin du 6 juin 1944, tu as débarquer sur cette plage d’un pays qu’est la France pour venir nous libérer du Joug Allemand, nous te remercions du fond du coeur pour ton courage et ta tenacité face à l’ennemi pour que nous soyons à nouveau un pays libre.Colonel Edward Smith Hamilton, nous te saluons, t’aimons, t’admirons et tu nous manque douloureusement car tu as laisser un grand vide le jour de ta disparition. Nous t’honnorerons toujours à travers nos commémorations en ton honneur et celle de la 90e Division d’Infanterie.
Source photos : Service communication / Ville de Hayange